Zoo Baby

Zoo Baby, c’est ce qui devait arriver à son alter ego, l’auteur-compositeur-interprète Xavier Dufour-Thériault.

Pendant que sa voix de dragueur kamikaze nous fait danser avec Gazoline et après qu’il ait tenu la basse pour Caféïne, il lui fallait dévoiler, avec sincérité et engagement, sa nature espiègle et introspective.

C’est avec cet ethos de la nouvelle vague DIY, sans absolument se réclamer de ce mouvement bedroom pop américain né dans les années 10, que Xavier a initialement conçu la pop de Zoo Baby. Il y navigue en funambule, valsant entre la production autonome, le joyeux casse-tête de l’homme-orchestre et la simplicité volontaire; entre l’insouciance d’une jeunesse nostalgique et la maturité de l’artiste avisé.

En 2020 voit le jour un premier album éponyme de 10 morceaux sur l’amour, le rêve et leurs contraires. Il les porte jusqu’aux mains de Julien Mineau (Malajube), réalisateur de ces châteaux d’instrumentations analogiques et synthétiques aux architectures modernes faites en strates de claviers atmosphériques, grooves post-disco, cordes fuzzy et moelleuses, cuivres trichés et couches de voix harmoniques réverbérées.

Il nous revient en 2023 avec un Volume II dansant, empreint d’une sonorité tout aussi irrésistible, sensuelle et simplement décomplexée. Ce deuxième album se présente musicalement comme la palette d’un peintre aux tableaux polychromes : plusieurs teintes de funk et de disco, une touche de folk, une âme rock indéniable et cette essence pop enthousiaste. Tout en restant cohérent à son premier opus, Zoo Baby s’y révèle encore plus incarné, confortablement installé dans les souliers de crooner désinvolte qu’il s’est confectionnés. Son discours se construit à travers une écriture franche qui inspire autant le journal intime que le scénario de websérie. Les signes contemporains qu’il incruste dans ses textes se superposent aux scènes autoréférencées de sa vie de bohème. Mineau (Malajube) en signe à nouveau la réalisation pour Xavier, qui demeure le concepteur décontracté d’un alter ego folichon, désarmé et assurément attachant.