Gab Paquet

« Roi de la mélodie », « perfection faite homme », « chanteur de charme moustachu arborant la coupe Longueuil mais installé à Québec » : ce sont là quelques probantes descriptions de Gab Paquet, cet être de démesure sensuelle et d’exaltation spirituelle. Héraut envoûtant augmenté d’un don divin pour la musique, c’est dans la chanson française de variété qu’il trouve un véhicule pour ses messages essentiels - un sulfureux kitsch qui n’a rien d’un plaisir coupable, dans toute son ambiance transparente et vaporeuse portée de claviers canonisés et de saxophone lascif .

Actif depuis le début des années 2000, c’est seulement en 2013 qu’il trouve sa propre voie, son incarnation charismatique, son émanation nécessaire, via Sélection continentale, un premier album sur lequel on retrouve très notamment le méga-hit Fais l’amour avec moi. Des hits, déjà, oui, bien entendu - mais ce qu’on n’y retrouve pas encore, c’est son impérissable et désormais indissociable coupe Longueuil, les attributs capillaires de Paquet évoquant davantage, à cette époque, les inspirations des plus grands, i.e. Claude François et Michel Louvain. 

Dès lors, on se demande : Qui est Gab Paquet? Est-ce un personnage, alors que c’est son vrai nom? À qui ferais-je cet amour? Et c’est illico qu’il indique que les codes esthétiques et sonores susmentionnés - le kitsch, la variété et les bons looks qui y sont afférents - sont d’avenants leurres pour attirer le public dans l’aspect dédié de sa démarche artistique : ses pièces offrent magnanimement plusieurs niveaux de compréhension, et chacun.e y trouve son compte - un rire, une réflexion, une étude approfondie, une illumination - dans une communion extatique. Oh oui - il y a de la substance, et la suite vous surprendra.

Il offre en 2015 la virgule comique et simple ode à la virilité et à l’acceptation de soi qu’est Casio, pad & moustaches - un EP qui lui aura permis de circonscrire davantage son style en affirmant le caractéristique et tant adulé pad (i.e. coupe Longueuil). Et, un an plus tard, il rapplique avec Santa Barbara : un album-concept qui évoque l’éclat de la série télévisée éponyme tout en actualisant le mythe de la martyre Sainte-Barbe, personnifiée par une femme de moeurs légères dans un récit de rêve américain, entre paradis perdu et quête ultime. Gros lot de fun aux emprunts 80s, Santa Barbara lui permet très notamment d’assurer la première partie du susmentionné et inspirant Michel Louvain au Festival d’Été de Québec en 2017.

Et c’est à l’automne 2020 que la suite s’amorce, alors qu’il dévoile les premières bribes de La Force d’Éros, son troisième album, et premier à paraître sous le label Duprince. Magnum opus avant le prochain, La Force d’Éros est le premier volet d’un diptyque érotico-ésotérique, sur lequel Gab Paquet s’enduit d’influences 90s (entre autres : pop de boy bands, ballade québ, trance et nu-metal) pour aborder le thème de la sacralisation des rapports sexuels en s’appuyant sur le débat entre l’Éros céleste et l’Éros vulgaire du Banquet de Platon - pour finalement conclure que c’est l’amour qui va sauver le monde. 

Êtes-vous prêt.e.s à être sauvé.e.s par La Force d’Éros?