Artiste nomade peulh du pays des hommes intègres, la destinée du bourlingueur Moulaye Dicko relève presque du mythe. Issu d’une lignée de quatorze enfants, il fortifie son pacte musical à la même source que les rois et reines de l’Empire du Mandé que sont Salif Keita et Oumou Sangaré. Au Mali, ces voix célestes le happe très tôt en son âme née la tradition des griots. Puis adolescent, c’est la fougue reggae ivoirienne qui s’empare de lui. Une double pulsion pour tenter le tout pour le tout, avec un prime groupe Le Faso Kanou et un album en 2005. Une formation au sein de laquelle il extériorise sa virtuosité pour le n’goni – un instrument à corde millénaire typiquement malien – qu’il manie à merveille – et son chant dénotant par les extrêmes, de la basse au clair céleste.

L’enjoué chanteur instrumentiste ne tarde pas à s’inscrire comme une étoile montante dès 2007 à travers les capitales ouest-africaines. Il multiplie les albums en 2010 et 2012. En 2014, Dicko Fils devient la star des pistes de danse avec son tube « Denke Denke » entonné dans sa langue natale, le fulfulde. Abonné aux festivals internationaux, l’artiste doté d’un imaginaire théâtral collabore à la création d’univers scéniques dont le chef d’œuvre Antigone, inspiré par la figure de Mandela. Depuis 2018, la capitale new-yorkaise comme la Ville Lumière ouvrent les bras à cet Ambassadeur de la Paix burkinabé.

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