Alexis Brun

Bleu Lune est auteur-compositeur-interprète. S’il se cache derrière ce pseudonyme poétique et mystérieux, c’est pour mieux délivrer tout ce qu’il est dans ses chansons. Et il vise extrêmement juste, tout pile au cœur. 

Ça fait bientôt cinq décennies qu’il trace son sillon sur cette Terre et, de toute évidence, il a su s’en servir pour écrire ses chansons. Il a aimé, pleuré, crié, déconné, pardonné, trinqué, fumé, il s’est trompé, marré, il est tombé, il a vécu, à fond, et il nous le rend bien. D’une voix profonde, Bleu Lune nous emmène avec lui dans un imaginaire intense, un univers où l’on parle de tout et de rien sans jamais oublier le principal. Des textes ciselés et des mélodies sans fioritures qu’on se verrait bien écouter dans un bar, accoudés au comptoir avec Bashung, Higelin, Johnny Cash et Leonard Cohen. 

Ce projet musical nait de la plus belle des manières : une rencontre. C’est en effet grâce aux cordes de la violoniste Caroline Lalancette qu’il va trouver l’inspiration donnant la teinte idéale à sa couleur Bleu Lune. Puis, ne sachant travailler qu’avec ses émotions, c’est Christophe Roy - une amitié fraternelle scellée il y a longtemps déjà sous un ciel orageux - qu’il choisit pour réaliser l’album. Ce sont également ses amis Floh (guitare, chœur) présent dès la genèse du projet qu’il choisit comme musiciens. Pour ce qui est de Ian Caple au mix ? C’était une utopie, que Bleu Lune s’est évidemment empressé de bafouer. L’accord enthousiaste du grand magicien (Thiéfaine, Bashung, Higelin, Tiersen, entre mille autres) le fait entrer dans sa famille de cœur, et vient donner un coup de vernis à cette jolie histoire.   

En quelques chansons à peine, avec pudeur et délicatesse, Bleu Lune réussit un tour de force : celui d’imposer en chacun de nous une lumineuse obscurité. Salinger disait qu’un bon livre est un livre qu’on referme en ayant envie de devenir copain avec son auteur. Ça marche aussi pour les chansons. 

Frederic Perrot