Le projet de Confédération du Canada est souvent présenté par ses hérauts comme une chance inespérée, un momentum dans une situation politique favorable à la redéfinition du groupe. Conjuguée sur le topos du gain et de la perte, la Confédération est un projet qui appartient au risque calculé comme résultat de la tension entre l’imaginaire du péril et celui de l’appartenance à un nouveau grand peuple politique différent des Américains. Entre la peur de la Confédération et le rêve d’un royaume du Canada - on ne sait pas encore qu'il deviendra un seul dominion - les textes et les images de ce Canada-à-naître sont très riches pour rendre l’humeur générale du pays en devenir. Je vais présenter deux grands thèmes des représentations du Canada tels qu’ils se dégagent d’une recherche sur les années préparant la Confédération (1844-1867) : comme un agrégat monstrueux d’une part et comme une histoire de femmes et de famille d’autre part, d’où le titre de cette conférence: la confédération canadienne, un mariage monstrueux ?