Pass deux Soirées concerts 9&10 juillet Festival Fransaskois 2021
Conseil culturel fransaskois présente

Pass deux Soirées concerts 9&10 juillet Festival Fransaskois 2021

Événement virtuel
9 et 10 juillet 2021
18h00 – 20h45 / Entrée: 17h30 (CST)
Pour plus d'information à propos de cet événement, veuillez contacter Conseil culturel fransaskois à reseau@culturel.ca.

Achat de billets

Vérification des disponibilités en cours...

Sarahmée

Sarahmée a l’énergie comme le verbe contagieux. Charismatique, inventive et travailleuse acharnée, elle incarne beaucoup plus que l’étiquette de « rappeuse féminine » qu’on lui accole régulièrement, comme pour ne pas s’attarder à la substantifique moelle de ses réalisations. Personnalité à la fois complexe et lumineuse, Sarahmée, tout comme sa musique, se laisse découvrir par strates. C’est à Dakar, au Sénégal, qu’elle est adoptée en bas âge par un couple de diplomates québécois. Quelques années avant elle, ils avaient aussi adopté un jeune garçon, qui, comme sa sœur, sera destiné à un avenir musical hors du commun. Ce petit garçon, c’est le chanteur Karim Ouellet. Durant les dix premières années de Sarahmée, la famille multiplie les déplacements entre la Tunisie, le Kenya et le Rwanda pour suivre les différents contrats des parents. À l’aube du secondaire, après deux ans à Québec, c’est comme joueuse de basketball que Sarahmée voit sa future carrière. Tout change lorsqu’elle doit dire au revoir à ses copines pour prendre une nouvelle fois l’avion, cette fois, à destination de Dakar où elle n’était pas retournée depuis sa prime enfance. Sous le soleil jaune de l’Afrique subsaharienne, elle passera les meilleures années de sa vie, à se balader sur l’île de Gorée et en se familiarisant avec une partie de ses racines. Entourée par des gens venant d’un peu partout dans le monde, Sarahmée grandit dans une culture unique. À Dakar, Sarahmée restera pour tout son cursus secondaire. Elle y laisse de côté ses rêves sportifs pour plutôt choisir une nouvelle voie, qui demeure la sienne : la musique. Entrainée par le son du rap français, mais également par l’immense richesse de la musique africaine, Sarahmée forge son oreille et découvre aussi un goût pour l’écriture. Elle noircit des pages et des pages de chansons, enregistre sa première, entourée de ses copains. Son phrasé se teinte de tournures de phrases à la française, héritage de la manière dont se parle la langue dans les cercles qu’elle fréquente là-bas. Après cinq ans à Dakar, elle revient à Québec. Son frère Karim l’introduit alors à Tom Lapointe, qui aura une influence décisive sur sa carrière. À deux, ils forment une collaboration qui perdure jusqu’à aujourd’hui. Tom Lapointe est son ingénieur de son, son beatmaker, son mentor. Puis, Sarahmée déménage et cette fois, ce n’est pas sur un autre continent : en 2007, elle s’installe dans la métropole québécoise, où elle réside toujours. À Montréal, elle va à l’université en lettres, découvre la ville, sort dans des fêtes, mais la musique reste le fil conducteur de son quotidien. En duo avec la chanteuse Yas, elle sort en 2009 son premier disque, Entre les lignes. Le duo se dissout, et c’est désormais seule que Sarahmée s’avance sur scène. Sa carrière solo s’amorce avec Légitime, en 2015. Suivent des allers-retours entre la France et le Québec, mais aussi beaucoup de questionnements face au monde de la musique. Peu à peu, Sarahmée apprend à s’enregistrer elle-même en studio, à improviser des paroles sur des pistes musicales. Avec ses nouvelles chansons, elle a l’impression d’innover dans sa pratique artistique. Elle fait plusieurs DJ set, participe à South by Southwest, au Texas : toute la salle danse au rythme du rap amalgamé d’afro trap qu’elle propose. C’est en suivant cette voie, d’un rap tissé d’influences africaines, mais aussi teinté pop et de sonorités caribéennes que Sarahmée enregistre son deuxième album solo, Irréversible, lancé en 2019. La carrière de Sarahmée explose alors. Sarahmée se montre à l’aise autant dans un rap pur, à la IAM, ses idoles de jeunesse, que dans des mélodies à refrains. Nommée comme révélation de l’année à l’ADISQ en 2019, elle y interprète avec le rappeur Souldia la chanson Fuego, dans un numéro d’ouverture puissant. Sur scène, souvent entourée de danseuses, Sarahmée est pleine d’aplomb, à même de réaliser haut la main tous les défis qu’on lui lance. Ajoutons que son sens de l’esthétisme aigu la place assurément parmi les têtes d’affiche du bon goût au Québec : ses cheveux rasés, sa capacité à embrasser un look tour à tour androgyne puis hyperféminin prouvent tout le flair de Sarahmée. Alors qu’elle multiplie les entrevues à la télévision et à la radio, elle s’y exprime de façon particulièrement posée et articulée, capable de se prononcer sur une pléthore d’enjeux sociaux. Si la musique de Sarahmée pousse, hors de tout doute, à la danse et à la fête, elle n’en demeure pas moins dénuée de profondeur, promouvant la confiance en soi dans un monde souvent sclérosé. Sensible, empathique, Sarahmée pose sur elle et sur le monde un regard lucide, féministe et antiraciste, sans marteler de messages prémâchés. Car chez Sarahmée, rien ne se vit en vase clos : ni l’identité ni la musique.