Festival de Cannes 2019
Prix d’interprétation masculine - Antonio Banderas
DOULEUR ET GLOIRE
Un film de Pedro Almodovar · Du même réalisateur: Parle avec elle

Espagne

Générique: Espagne. 2019. 114 min (V.F. de Dolor y gloria). Drame écrit et réalisé par Pedro Almodóvar. Mus. orig. : Alberto Iglesias. Int. : Antonio Banderas, Penélope Cruz, Asier Etxeandia, Leonardo Sbaraglia, Cecilia Roth.

Synopsis: Salvador Mallo est un célèbre réalisateur espagnol qui, miné par des problèmes de santé, se rappelle les grands moments de son enfance et de sa carrière. C’est là qu’il décide de revoir Alberto, un acteur avec lequel il est en brouille depuis qu’ils ont collaboré à un long métrage dont on s’apprête à commémorer la sortie il y a 32 ans. Ces retrouvailles permettent à Salvador de consommer de l’héroïne pour calmer ses douleurs et ravivent de nombreux souvenirs enfouis. Cela l’entraîne à ressasser des amours passées dont il tire une certaine amertume mélancolique et à se remémorer sa relation avec sa mère qui le couvait lorsqu’il était enfant. À travers ce maelstrom d’émotions, sentant son corps l’abandonner peu à peu, Salvador verra sa passion pour l’écriture devenir sa bouée de sauvetage.

Notes: Pedro Almodóvar renoue avec bonheur avec Antonio Banderas, son acteur fétiche, pour une septième collaboration en carrière – rappelons-nous entre autres Matador (1985), Attache-moi (1989) et, plus récemment, La Peau que j’habite (2011). En jouant cette fois-ci le célèbre Salvador, l’acteur espagnol a d’ailleurs remporté le Prix d’interprétation masculine à Cannes au printemps dernier. Ce 22e long métrage prend la forme d’un hommage indéniable au 7e art avec des extraits de films ou des références subtiles insérés parcimonieusement ici et là dans le récit. Cet amour du cinéma, mais aussi du texte (des mots et de leur poésie) et, bien évidemment, des personnages se reflète dans un scénario qui, une fois mis en scène, permet d’admirer à l’écran tout le talent d’Antonio Banderas pour incarner cet alter ego du cinéaste madrilène. Les admirateurs de longue date du réalisateur retrouveront une fois de plus les décors colorés, les costumes assortis et la direction artistique si singulière à chacun de ses films. En abordant la vie fictive, sur fond de nostalgie, d’un grand homme du cinéma, Almodóvar se lance dans un exercice qui ressemble beaucoup à un bilan de vie. On est ému par son immense talent de raconteur, par sa façon d’aimer chacun de ses personnages, de leur donner une attention méritée et une couleur universelle, comme dans chacune de ses productions précédentes. (P.B.)
« L’éclatante réussite de DOULEUR ET GLOIRE confirme, après Julieta, le regain de puissance émotionnelle du cinéma de Pedro Almodóvar. » (J.-S. Chauvin, Les Cahiers du Cinéma)

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