Horta Van Hoye

D’un simple rouleau de papier, froissé, plié, déchiré, madame Papier sculpte en un tournemain toute une kyrielle de personnages et d’une chiquenaude leur donne vie. Il suffit d’une goutte d’imagination pour qu’apparaissent, de quelques fronces, le visage chiffonné d’une vieille femme, l’expression d’un vieillard usé aux joues ridées, le sourire aux commissures des lèvres d’un enfant… Et d’à peine quelques mots, d’un humour fin, elle conduit tout ce monde plein de fantaisies vers des horizons surprenants.

Le papier devient chair. La magie opère. Une histoire se crée. Des émotions s’insinuent dans les visages plantés sur des corps efflanqués de papier chiffonné. Et le public intrigué, ébahi, amusé, attendri, épie les confidences de Madame Papier à ses éphémères personnages, devine leurs desseins, s’attache aux fantaisies, leur concède une âme.