LUNE ET L’AUTRE
Lune parce qu’il s’agit de refléter, sans complaisance, la lumière issue
des détails de nos vies; lune aussi parce que c’est un jeu dangereux,
magique : le conte emprunte sa dynamique à la poésie, qui « n’est pas
faite pour décorer un appartement. » (Picasso); c’est une arme, contre
le confort, le conformisme et l’ennui. L’autre parce que l’astre charmeur
comporte une face cachée, un envers : nul ne sait quelle surprise, quelle
déconvenue ou quel secret peut surgir d’un instant que l’on croyait
limpide. L’ombre et la lumière, le silence et le cri, « ceci » et « cela » : les
deux parleurs vont s’aventurer sur les territoires nés de la coïncidence
et du contraste, avec le spectateur comme témoin et partenaire de
l’action. Le chant, le geste, l’évocation, l’histoire, le mythe et le poème,
choses nouvelles et choses renouvelées ouvriront sur le monde de
singulières fenêtres.

MAT HIEU BARRETTE
Artiste aux multiples facettes, Barrette présente La fête sans nom,
performance narrée qui divulgue et tente de saisir en une proposition
de 12 minutes l’exploration dans laquelle le créateur s’est lancé il y a
deux ans. En quête de manières contemporaines, de façons actuelles de
raconter les histoires, le conteur est à l’écriture de son cinquième solo,
qui fera suite à Fond de garde-robe, Truck stop, La Maison Hantée et Criard de rue. Ce morceau s’inscrit dans ce désir de déstabiliser et d’incorporer le
spectateur à la nature du récit, sous cette signature coup de poing que
nous lui connaissons.